"Je traverse mon quotidien en pilote automatique, subissant avec de moins en moins d’énergie le rituel qui jusqu’à maintenant organise ma vie.
Réveillé comme d’habitude par les musiques planantes du programme vidéophonique officiel, j’écoute apathique le trait de morale du jour. Le message matinal du Conseil ne percute plus un seul de mes neurones. Il se déroule sur les hauteurs du mur de projection de mon salon, suspendu dans le vide, peu habitué à mon indifférence.
Le mélangeur automatique de ma douche répond difficilement à mes ordres tant le son de ma voix est monotone.
J’en ai marre de prendre mes repas seul.
Le petit déjeuner surtout.
L’unique bol qui trône sur la table en résine me nargue, symbole trop flagrant d’une nuit en solo. Je fuis mon appartement désespérément vide, hanté par le bruit sourd de mes pas sur le marbre de synthèse."
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